Comité Anti-Amiante Jussieu: info (05/05/98)

Comité Anti-Amiante Jussieu
Information - 5 mai 1998

L'Express condamné pour
DIFFAMATION et INJURES PUBLIQUES

Une semaine après la nomination de Claude Allègre comme ministre de l'Education, le 12 juin 1997, l'Express publie un article intitulé: "Jussieu: comment l'amiante a piégé Bayrou". Cet article, annoncé en page de couverture, ne s'intéresse ni au problème de santé publique, ni au retard pris dans l'application du plan de désamiantage. Il s'agit au contraire de discréditer ce plan de désamiantage, et ce par tous les moyens.

Avec cet article, on est bien loin de ce que Denis Jeambar (directeur de la rédaction de l'Express) et Claude Allègre définissent dans leur livre d'entretien "Questions de France" publié quelques mois auparavant comme "le souci principal du journaliste": "traquer la vérité avec une absolue rigueur de méthode".

L'article est un tissu d'inexactitudes, dans le détail comme dans le fond, et de présentations malveillantes. Faute d'arguments contre le plan lui-même, la journaliste se livre, pour le discréditer, à une mise en cause personnelle des acteurs: injures et diffamations, basées sur des citations anonymes, en sont le coeur. Elle explique notamment que le plan de désamiantage a été décidé par François Bayrou dans le seul souci "d'empêcher Michel Parigot de nuire". A l'appui de cette thèse, l'histoire rocambolesque d'un chantage exercé par M. Parigot sur la personne du ministre ... Le tout accompagné de qualificatifs pour le moins dépréciatifs.

Mis en cause personnellement tout au long de l'article, M. Parigot déposa une plainte. Le jugement vient d'être rendu par la 17ème chambre correctionnelle.

L'Express a été condamné lundi 4 mai pour

DIFFAMATION et
INJURES PUBLIQUES

envers M. Parigot, à qui il devra verser 1 franc de dommages et intérêts. L'Express est en outre condamné à versé 15 000 F d'amende et 7 000 F pour les frais de justice. Il devra aussi publier le jugement.

L'Express a la possibilité de faire appel de cette décision. Mais on peut déjà se réjouir de cette première condamnation: le problème de santé publique posé par l'amiante mérite en effet un traitement d'un autre niveau.

Lors du procès, l'Express n'a bien évidemment pas été en mesure de justifier ses affirmations. Pour sa défense, il n'a pu produire que les témoignages de Pierre Barrat (vice-président de l'université Paris 7) et François Montarras (chargé de mission à la présidence de Paris 7).