- UNIVERSITÉ PARIS VI - UNIVERSITÉ PARIS VII -
- INSTITUT DE PHYSIQUE DU GLOBE DE PARIS -
TRAITEMENT DES SURFACES AMIANTÉES
DU CAMPUS DE JUSSIEU
DIAGNOSTIC et ÉTUDE de FAISABILITÉ
Édité le 23 novembre 1995
SETEC Bâtiment - BRGM - FIBRECOUNT - EUROTEC
-- Cette copie du rapport n'est pas complète, il manque les plans, le dossier photographique, et elle peut présenter quelques menues divergences involontaires avec l'original: ce n'est pas une copie officielle. --
TABLE DES MATIERES
Les quatre cocontractants pour cette étude de définition ne découvrent pas le Campus Jussieu à l'occasion de ce nouveau diagnostic sur les flocages en place dans les locaux. Loin de représenter un avantage, cette connaissance préalable du Campus et les conclusions provisoires plus ou moins à jour que chacun avait pu tirer doivent être oubliées. Une nouvelle instruction constitue même une gageure, à la fois par le contexte actuel de forte sensibilisation au problème de l'amiante et par le cas particulièrement délicat que constitue Jussieu dans l'ensemble des bâtiments floqués en France.
Il y a en effet déjà une vingtaine d'années que des actions ont d'abord été engagées sous l'impulsion de l'Intersyndicale du personnel des Universités. Des travaux partiels de protection ont progressivement été réalisés, des notes d'information et de prescriptions aux entreprises largement diffusées, les pouvoirs publics régulièrement alertés, les médias fréquemment informés, le personnel et les étudiants sensibilisés. Revendications répétées ou mouvements de force plus ponctuels, tout a été mis en oeuvre pour tenter de régler le problème de l'amiante.
Parallèlement, les administrations - Le SCARIF et les Universités d'abord puis les Universités ensuite - ont mené réflexions et études depuis plus d'une dizaine d'années en vue d'une solution globale. Ces efforts ont d'ailleurs conduit au financement des travaux partiels (rez-de-chaussée, zones éparses dans les barres), soit par une protection provisoire au niveau des faux-plafonds, soit par le traitement du flocage lui-même. En outre, des initiatives individuelles dans les périodes anciennes ont parfois conduit à l'exécution de travaux non coordonnés avec les Services techniques ou les Services sécurité.
Cependant, à l'échelle des moyens disponibles (insuffisants), ces Services techniques et sécurité ont contribue à instruire l'exposition des occupants aux fibres d'amiante, à conseiller pour les mesures d'urgence à prendre, à mettre en place des consignes et des procédures pour les entreprises intervenant sur les flocages.
Tous ces efforts ont traversé le temps sans arriver à une programmation satisfaisante des travaux nécessaires. Dans les documents concernant Jussieu, on retrouve pourtant le condensé complet des interrogations et des propositions sur les risques sanitaires liés à l'amiante, sur les moyens de prévention, sur les traitements à appliquer. Depuis vingt ans, les connaissances ont progressé. Cependant, les interrogations et alertes précoces à Jussieu rejoignent les préoccupations actuellement plus largement exprimées, les recommandations récentes et les obligations prochainement attendues de traiter les bâtiments floqués.
Depuis l'origine du problème des flocages soulevé par Jussieu, la France a connu une succession de textes législatifs sur l'exposition professionnelle, sur la restriction ou l'interdiction d'utilisation de produits amiantifères, sur les conditions de décontamination des bâtiments,... ainsi que des recommandations sur les taux d'empoussièrement pour la population générale, sur les incitations à des travaux correctifs ... Pendant ce temps, des chantiers d'élimination ou de protection de flocages ont été réalisés, des bâtiments publics ont été évacués ou traités, y compris dans des situations moins prioritaires que Jussieu. Par exemple, des diagnostics et des travaux ont parfois porté sur des flocages déjà protégés ou sur des matériaux rigides moins urgents à traiter que des projections friables dégradées, tandis que des décisions pour Jussieu (et pour de nombreux autres bâtiments publics d'enseignement) ont été différées.
Dans ce contexte, la situation à Jussieu apparaît à tout observateur comme devant faire l'objet d'un projet d'assainissement à court terme. Au regard des décisions qui seraient prises immédiatement dans différents pays après inspections visuelles, rien ne justifierait de différer un tel programme. Par référence aux seuils d'action basés en France sur des taux d'empoussièrement, des contrôles multiples sur le site indiquent des pollutions qui réclament des actions correctives dans de brefs délais. Les conditions d'utilisation et les risques liés à l'exploitation des locaux conduisent à la même appréciation d'une exigence de traitement des flocages.
Néanmoins, l'étendue du site, la diversité des activités et les contraintes propres à chacune d'elles demandent une instruction détaillée qui commence par une visite systématique des locaux. Il s'agit de déterminer quelles priorités peuvent être dégagées, quelles solutions de traitement peuvent être proposées, quelles mesures conservatoires peuvent être acceptées, quel calendrier peut être envisagé. Sur un tel site surchargé, les aspects logistiques (déménagements,...) deviennent une difficulté majeure. Enfin, dès l'organisation d'un tel projet, les coûts de réalisation doivent être globalement évalués et les budgets obtenus pour garantir une échéance dans des délais raisonnables suivant une programmation cohérente.
Tous les commentaires qui précèdent prennent déjà l'apparence de conclusions. Il s'agit cependant seulement d'un état des lieux, que cette étude de définition s'attachera à confirmer ou à préciser, en tentant de différencier les actions immédiates à entreprendre et le traitement total indispensable des flocages, éventuellement suivant plusieurs options à examiner.
La mission confiée au groupement SETEC - FIBRECOUNT - EUROTEC - BRGM a pour objet d'explorer les possibilités et les conditions d'établissement d'un marché ultérieur de maîtrise d'oeuvre pour le traitement durable des surfaces amiantées. La mission se compose de deux volets:
Le diagnostic réalisé comprend les prestations suivantes:
Ce diagnostic ne comprend cependant pas une cartographie exacte avec plans détaillés et quantitatifs. Ceci sera à faire dans le cadre de la mission de Maîtrise d'Oeuvre.
L'étude de faisabilité se compose de deux parties:
Entre fin juillet et mi octobre 1995, 2 équipes ont parcouru l'ensemble des locaux concernés.
Les inspections ont concerné l'ensemble du gril, du rez-de-chaussée et la Tour Centrale et ont été réparties de la manière suivante:
Sur la base de schémas d'étages (EUROTEC) ou de formulaires (FIBRECOUNT), toutes les pièces accessibles au moment de la visite ont été inspectées visuellement.
Étant donné le risque de contamination lors des inspections des gaines techniques et des faux- plafonds, il a été réalisé des sondages ponctuels aux endroits les plus accessibles. C'est pour cette raison que l'on peut donner seulement une estimation de l'état général. L' inspection par enlèvement de l'ensemble des faux-plafonds et ouverture de l'ensemble des gaines techniques aurait nécessité des conditions de sécurité analogues aux projets de déflocage (confinement sous dépression, protection respiratoire absolue etc.) sans apporter d'éléments importants nouveaux.
Les faux-plafonds et leur plénum dans lequel se trouvent les poutres floquées à l'amiante ont été systématiquement inspectés. Dans de nombreux cas ceci a été possible sans soulever les éléments du faux-plafond, soit par les ouvertures existantes, soit à l'aide d'un miroir placé dans la fente au droit des stores devant les fenêtres. Dans d'autres cas nous avons soulevé avec précautions une ou deux lames du faux-plafond.
Dans les couloirs les placards ou gaines techniques ont été ouverts avec beaucoup de précautions pour constater la présence et l'état des flocages ainsi que l'empoussièrement des espaces.
De nombreuses photos des parties les plus représentatives ou des cas exceptionnels ont été prises et les plus significatives sont jointes en Annexe 4.
Certaines pièces n'ont pas pu être visitées mais cela ne porte pas préjudice à l'étude.
Un formulaire d'enquête envoyé début septembre a été adressé au responsable de chaque service situe sur le campus. Une quarantaine de formulaires nous a été retourné, ce qui correspond à environ 15 gril.
Un exemplaire vierge de ce questionnaire est donné en Annexe 6
L'exploitation des questionnaires qui nous ont été retournés nous a permis:
Nous devons signaler que nous avions surestimé les possibilités d'assistance par les services fonctionnels des Universités et plus spécialement leur capacité:
D'une manière générale, on constatera que peu de documents nous ont été communiqués et qu'il manque clairement, au sein des Universités, un archivage complet de l'ensemble des documents concernant ce sujet pourtant très important et suivi déjà depuis 20 ans.
C'est ainsi qu'aucun document concernant les travaux d'encapsulage de l'amiante, en cours lors de la période du début de notre mission, n'a pu nous être remis.
Par exemple, nous avons constaté au mois d'octobre que la pose d'un nouveau faux-plafond en toile suspendu, procédé BARRISOL, a eu lieu dans la tour au niveau 5, pièces 501 et 515, et ceci après une première visite de ces locaux par notre groupement au mois de septembre 1995.
La seule publication synthétique relative aux bâtiments de Jussieu que nous avons trouvée est celle de la revue "Acier - Stahl - Steel" 5 de mai 1967 dont une copie est donnée en Annexe 6
Les bâtiments actuels du gril et la tour administrative ont été construits en plusieurs phases entre 1964 et 1971. Il s'agit d'un projet inachevé, initialement prévu avec 34 rotondes et de dimensions 275 x 333 m.
La tour administrative a été construite entre 1968 et 1969.
Mais même dans ses dimensions réduites et de ses 227 000 m2, il constitue un des plus grands ensembles de la capitale.
L'ensemble peut être divisé en:
Le socle avec ses 2 niveaux fermés (sous-sol et rez-de-chaussée) est entièrement construit en béton armé (poteaux, poutres et dalle pleine ).
Les principales séparations sont en maçonnerie de brique.
Certaines surfaces des plafonds (dalle en béton) du niveau rez-de-chaussée ont initialement reçu un flocage d'amiante qui a été plus tard recouvert d'un "encapsulage" en treillis métallique et plâtre projeté.
La majeure partie de la superstructure est constituée des ensembles rotondes-barres.
Les rotondes en béton armé, diamètre 9,50 m, sous forme de tours circulaires servent de contreventement et logent une batterie de deux ascenseurs, un monte-charge, 2 escaliers hélicoïdaux et des gaines pour fluides, électricité et réseaux divers.
Ces rotondes sont entourées de couloirs de circulation donnant accès aux étages. Les poutres métalliques au-dessus de ces circulations sont recouvertes par un flocage d'amiante et sont enfermées dans des faux-plafonds.
Les barres, dont la structure porteuse est métallique, s'attachent et s'appuient sur les tours circulaires de rotondes.
De grandes poutres métalliques en forme de "gondole", au-dessus de la dalle Jussieu servent d'appui aux poteaux intermédiaires de la file centrale.
Les grandes poutres ainsi que les poteaux circulaires, se trouvant à l'extérieur de la façade n'ont pas reçu de flocage d'amiante.
Les poteaux centraux et les poutres intérieures, supportant la dalle en béton sont revêtues d'un flocage d'amiante.
Les cloisons de séparation sont du type cloisons légères. Les faux plafonds de différents types se trouvent dans tous les bureaux et circulations.
Les façades sont constituées de châssis en acier inoxydable, comprenant des simples vitrages et allèges, fixés en partie supérieure et inférieure sur les abouts des solives.
Les fenêtres sont à châssis ouvrants, manoeuvrables à partir d'un treuil à manivelle dont le mécanisme se trouve dans les meneaux.
Les stores solaires en toile de fibres de verre polyvinilisées sont logés dans un coffre au-dessus de la fenêtre.
On trouve également des stores noirs d'occultation à l'intérieur.
Dans les couloirs sont installés des pseudo-placards contenant des gaines d'aération, conduits de fluides divers, des câblages divers.
Pour des raisons de sécurité, l'alimentation en gaz de ville des laboratoires a été supprimée il y a quelques années.
La Tour Administrative, d'une hauteur d'environ 90 mètres et d'une surface de 20 x 20 m, a comme structure porteuse:
Les locaux et surfaces se répartissent comme suit:
Total:
Les documents consultés ont été fournis par les Services Techniques et les Services Sécurité des Universités. Leur liste ainsi que l'analyse sommaire de leur contenu sont données en annexe 7.
En comparaison avec l'importance du sujet traité, la documentation disponible est peu abondante. Elle ne correspond sans doute qu'a une fraction des rapports, notes, circulaires... rédigés depuis une vingtaine d'années sur le problème de l'amiante à Jussieu. Néanmoins, les documents communiqués couvrent les différents aspects du sujet: nature des flocages, métrologie de l'empoussièrement, consignes de prévention, travaux de protection ou d'élimination de l'amiante, faisabilité relative au traitement des flocages...
Les résultats de trois types de mesures de la pollution sont disponibles:
- Mesures par microscopie optique de la concentration numérique en fibres.
La première méthode par microscopie optique correspond aux dispositions réglementaires pour la surveillance de l'exposition professionnelle. Il s'agit de prélèvements de courte durée. Les fibres observées ne sont pas identifiées. Les fibres fines ne sont pas détectables à cause de la résolution spatiale limitée de cette approche.
Pour la microscopie électronique à transmission, jusqu'en 1990, les résultats étaient exprimés sous forme de la concentration pondérale en amiante (incluant toute expression morphologique et granulométrique de l'amiante). A partir de 1990, le document lNRS ED 734 préconise la mesure de la pollution par la concentration numérique en fibres d'amiante. Ces dispositions sont reprises par la circulaire DGS/VS3/94/ 70 du 15/09/94. Cette circulaire est jointe au présent rapport, dans l'Annexe 6. Seules sont dénombrées les fibres d'amiante respectant simultanément les critères granulométriques suivants:
Ces règles de comptage sont semblables à celles appliquées pour la microscopie optique mais les résultats issus des deux méthodes peuvent différer dans une large proportion pour les raisons exposées plus haut. Par exemple, une pollution importante par des fibrilles élémentaires de chrysotile échappe totalement aux contrôles par microscopie optique.
Concernant la confrontation des deux modes d'expression numérique et pondérale par microscopie électronique à transmission de la contamination, la correspondance dépend bien sûr de la taille des fibres. Un ordre d'équivalence de 25 fibres d'amiante par litre d'air et de 50 ng d'amiante par m3 d'air correspond à une moyenne, avec des écarts importants d'une situation à l'autre s'il s'agit de fines fibres de chrysotile ou d'amphibole, d'amas ou de fibres isolées.
Le niveau d'action de 50 ng d'amiante par m3 d'air antérieur à 1990 est donc en moyenne équivalent au niveau d'action de 25 fibres d'amiante par litre d'air de la circulaire de 1994. Cependant, de faibles concentrations pondérales de quelques ng/m3 de chrysotile en particulier peuvent correspondre à plusieurs dizaines voire centaines de fibres par litre d'air. Par suite, l'examen précis des résultats et de leur évolution devrait reprendre les données brutes d'observation au microscope électronique.
Sur le campus Jussieu, les matériaux amiantifères et les flocages en particulier, n'ont pas été inventoriés de manière systématique. Cependant, tous les produits floqués analysés depuis une vingtaine d'années sont amiantifères. La nature de l'amiante et sa teneur dans le flocage varient d'un site à l'autre. Les trois variétés chrysotile, amosite et crocidolite sont identifiées. Leur cartographie respective nécessiterait des prélèvements très nombreux, des compositions différentes à un même niveau n'étant pas à exclure. A remarquer par ailleurs que des prélèvements d'air font état de contaminations mixtes par du chrysotile et de l'amphibole.
En partie sans doute pour ces raisons, le diagnostic demandé n'a pas retenu l'intérêt d'une telle cartographie.
A partir de 1976, les consignes essentielles pour des travaux à Jussieu sont établies. Des bases officielles ne seront disponibles que beaucoup plus tard puisqu'il faudra attendre 1994 pour qu'une circulaire décrive les chantiers de déflocage sous confinement. Hormis le déflocage, aucun texte officiel ne précise les procédures à mettre en oeuvre pour d'autres opérations: consolidation, enveloppement ou même pour l'enlèvement de produits amiantifères, autres que des flocages. Par défaut, actuellement, la circulaire du 15/09/94 peut toujours être appliquée, mais ceci peut aussi conduire à différer des travaux ou à ne pas les déclarer pour des raisons économiques. Les documents disponibles ne permettent pas d'estimer la part de travaux réalisés dans le respect strict des prescriptions propres à Jussieu puis des contraintes réglementaires progressivement publiées.
L'analyse de la situation en 1983 et des solutions envisageables auraient pu servir de base à un plan d'action pluriannuel. Le coût des travaux et l'échec de sensibilisation des tutelles n'ont pas permis un traitement global des flocages. Une dégradation générale de la situation à Jussieu en est résultée. Des traitements ponctuels, parfois sans concertation entre les différents corps de métier et selon un plan d'avancement non optimisé ont cependant été menés.
Toutes les idées directrices pour un plan d'action sont contenues dans ce rapport, même si les orientations sur les choix sont à réviser, compte tenu du vieillissement des matériaux, des connaissances nouvelles sur l'importance du risque pour des occupants de locaux floqués et de la prise de conscience de l'urgence du problème à traiter.
Caisse Nationale d'Assurance Maladie. Recommandation R.347 du 11/07190.
Recommandation adoptée par le Comité National des Industries des Bâtiments et des Travaux Publics lors de sa réunion du 27/06/90.
Guide méthodologique
Document ED 734 de juin 1990, élaboré par le Comité Permanent de l'Amiante (édition revue et augmentée de la première édition produite en 1985 par la Documentation Française).
Guide Pratique de l'OPPBTP. Edition 4ème trimestre 1993.
Aujourd'hui (octobre 1995), le seul agrément de laboratoires concerne les contrôles de la concentration en poussières d'amiante dans l'atmosphère des lieux de travail. Il s'agit donc de la surveillance des travailleurs spécifiquement exposés à titre professionnel. L'analyse est effectuée par microscopie optique par transmission en contraste de phase.
Pour la liste des laboratoires agrées, on se référera aux arrêtes du 04/01/93, du 14/01/94 et du 23/12/94. En effet, le dernier arrêté publié est incomplet car il ne reprend pas les agréments antérieurs en cours de validité. Il en est de même pour les informations sur les laboratoires données dans la Circulaire DGS/VS3/DHC/TEI 69 du 31/07/95.
Pour les analyses de la qualité de l'air par microscopie électronique à transmission, selon la méthode décrite dans la circulaire DGS/VS3/ 70 du 15 septembre 1994, il n'existe pas d'agrément. Les conditions analytiques sont définies dans la circulaire et dans le projet de norme AFNOR NFX 43-050. A noter que cinq laboratoires ont déjà participé à des campagnes volontaires d'intercomparaison: BRGM, INERIS, INRS, LEPI, LHCF. En plus des organismes déjà cités, plusieurs autres laboratoires sont aptes à réaliser ces analyses (Institut Pasteur, FIBRECOUNT.). Les procédures sont de mise en oeuvre lourde et délicate. On s'assurera donc avant toute analyse que le laboratoire dispose des équipements et maîtrise la technicité nécessaire.
Actuellement (octobre 1995), il n'existe pas d'agrément ou d'habilitation pour les entreprises de traitement ou d' élimination de l'amiante. Une quinzaine de sociétés françaises possèdent la technicité et l'expérience, depuis une vingtaine d'années pour certaines d'entre elles.
Il n'est donc pas possible de fournir une liste officielle à jour. La sélection des entreprises pour la réalisation des chantiers devra s'assurer de la prise en compte et du respect de l'ensemble des réglementations et prescriptions officielles concernant la législation du travail, le personnel affecté aux travaux, le matériel utilisé, les conditions de confinement, les consignes de protection respiratoire, les moyens de prévention de contamination de l'environnement, le conditionnement des déchets, la surveillance de la qualité de l'air pendant et après travaux ...
Les déchets d'amiante sont passibles d'entreposage en Centre d'Enfouissement Technique de Classe 1. Le conditionnement, le transport et le stockage sont réglementés.
Compte tenu de l'obligation à courte échéance d'un traitement préalable à l'enfouissement des déchets, deux autres solutions sont d'ores et déjà à envisager:
Ce dernier procédé conduit à la destruction totale et définitive de l'amiante. Le produit obtenu peut alors être banalisé, contrairement aux produits résultant d'autres techniques d'inertage qui ne détruisent pas l'amiante. Sa mise en oeuvre est plus coûteuse mais ne laisse subsister aucune contrainte pour l'amiante. En outre, les risques éventuels de besoin de reprise ultérieure des déchets sont éliminés.
L'enrobage dans un liant hydraulique présente un compromis économiquement plus intéressant mais demande néanmoins des conditions strictes d'entreposage.
Lors de l'inspection visuelle, qui nous a amené à visiter la quasi-totalité des locaux concernés par notre mission, nous avons constaté une grande hétérogénéité et diversité, aussi bien dans l'état des lieux qu'en ce qui concerne les types de faux-plafonds et les dispositifs d'étanchéité (à l'amiante) de ces faux-plafonds.
Les flocages d'amiante, appliqués lors de la construction des bâtiments sur les poutres et poteaux intérieurs en acier ainsi qu'en sous-face du sous le plancher haut du rez-de-chaussée (Niveau Saint-Bernard) sont toujours présents dans leur quasi totalité.
Dans la plus grande partie des locaux, ils sont dans un état de dégradation avancée, résultant notamment des interventions lors de travaux divers (pose de câbles, réparations de tuyauteries, pose d'objets etc.) et des infiltrations d'eau provenant des étages supérieurs.
Les cas les plus graves se trouvent dans les "faux-placards" des couloirs d'étages des barres où de l'amiante pure, en sacs ouverts, a même été découverte.
Dans ces placards, on trouve des flocons et poussières d'amiante répandus sur le sol et des objets divers y sont entreposés (meubles, dossiers, outillages etc.).
Les flocages des poutres (support du plancher en béton) sont souvent dégradés aux endroits de fixation des faux-plafonds, des suspentes pour tuyauteries et chemins de câbles.
Il existe cependant des poutres sans flocages d'amiante, notamment au-dessus des murs de séparation en maçonnerie de briques.
Il existe toute une gamme d'écrans protecteurs contre l'émission de fibres vers l'environnement:
Les faux-plafonds sont d'une grande diversité.
Il n'a pas été possible de retracer l'histoire de pose des faux-plafonds à l'aide des documents de la construction (voir § 4.1.2, Dossiers anciens, construction ).
Il semble qu'à l'origine des bâtiments, deux types de faux-plafond avaient été installés:
Pendant toute la durée de vie du bâtiment (environ 28 ans) et plus particulièrement depuis environ 10 ans, divers types de faux-plafonds neufs ont été mis en place, dans la plupart des cas pour réduire le risque de propagation des poussières d'amiante:
Les faux-plafonds sont souvent dans un état très dégradé: déformations, fentes ouvertes (bacs non jointifs ), absence de lames entières.
Ceci est la conséquence de soulèvements fréquents des lames de faux-plafond lors de travaux (câblages électriques etc.).
Il a été remarqué par les services techniques et par les usagers, que le remplacement des faux- plafonds perforés par des faux-plafonds étanches a pour conséquence:
Lors des inspections, plusieurs personnes ont soulevé la question de savoir si les rideaux étaient contaminés par la poussière d'amiante. Il a été impossible de démonter le faux-plafond pour accéder au mécanisme.
Il est probable qu'il n'existe aucune barrière physique entre la poutre et le mécanisme du rideau. Si cela est démontré, on doit s'attendre à ce que l'entièreté du rideau soit contaminé, c'est-à-dire, le mécanisme et le tissu. Des frottis effectués sur le rideau ont été analysés. Des poussières d'amiante ont été trouvées dans ces prélèvements (cf. Annexe 8).
i) Revêtements
Des revêtements, également d'une grande diversité, ont été appliqués sur les faux-plafonds.
Nous avons trouvé ainsi:
ii) Calfeutrements
Des calfeutrements provisoires ont été également exécutés à l'aide de papiers peints, d'adhésif, de peinture épaisse et même de journaux (bouchage des trous d'aération en façade).
L'efficacité de rétention des fibres par les faux-plafonds dépend d'autres facteurs dont:
Ces différents éléments doivent être considérés pour estimer la protection qu'offre un faux- plafond.
iii) Enrobage - encapsulage
Les encapsulages directs de l'amiante sont de plusieurs types:
Un essai de fixation par pénétration a été trouvé au niveau 1, barre 54-55. Le résultat n'ayant pas été jugé satisfaisant, ce procédé n'a plus été appliqué par la suite.
Un recouvrement par peinture projetée a été trouvé dans un "faux-placard" au niveau 5 de la barre 44-45 et sur le flocage des poteaux; exemple: niveau 1, barre 13-23.
Des bouchages d'ouvertures dans les cloisons par mousse expansée ont été trouvés; exemple: niveau 4, barre 54-55.
i) Des vibrations des planchers peuvent avoir comme origine plusieurs sources:
ii) Éléments chauffants:
La présence d'éléments chauffants au-dessus du
faux-plafond engendre des mouvements de convection d'air qui
créent des frottements sur le flocage des poutres, donc une
dégradation de ce revêtement et une émission de
fibres dans l'air. Des lors, toute intervention technique engendre
des turbulences atmosphériques pouvant remettre les fibres en
suspension dans l'air et contaminer l'atmosphère du local.
Les gaines techniques situées dans le couloir, constituent les lieux les plus critiques pour les risques d'exposition aux fibres d'amiante à l'intérieur d'une section moyenne. Les couloirs sont des lieux de passage importants. Par rapport à la population de passage, les couloirs qui appartiennent aux sections à vocation didactique représentent des risques plus importants que ceux où il n'y a que le personnel administratif et académique.
Quelle que soit la fonction de la section, les gaines sont soumises à de fréquentes visites techniques que cela soit pour des entretiens électriques, téléphoniques, informatiques, plomberie ou des simples manipulations de robinets.
En plus, des tirages de câbles informatiques ont été observés à plusieurs reprises.
Il a été également observé à plusieurs reprises des ouvertures dans les gaines techniques (IPGP E3-14-15 et E1-53-54), laissant passer des conduits d'extraction d'air pour les hottes. Vu le fait que ces ouvertures mettent en contact direct l'air ambiant des locaux et celui des gaines techniques, il est impératif d'obturer ces ouvertures le plus rapidement possible, voir photo F26 et 27.
Certains services tels que ceux de l'IPGP (E3-14-15 E1-54-64) ont installé pour les besoins de leurs salles blanches des groupes de climatisation dans les gaines techniques sans que le flocage dans celle-ci soit enrobé. Il est important de respecter les consignes de sécurité lors de tout changement des pré-filtres et d'évacuer ceux-ci comme déchets contaminés, voir photo F28.
Les sanitaires font souvent l'objet d'une dégradation importante. L'absence de latte du faux- plafond est fréquente, surtout pour ceux réservé aux étudiants, voir photo F29. Il est important que les services techniques appropriés remettent ces éléments le plus vite possible.
Dans de nombreuses sections, les gaines techniques servent soit de remises soit d'armoires sommairement aménagées sans qu'aucune mesure de protection vis-à-vis de l'amiante n'a été prise, voir photo F30. Cela représente une source d'émission de fibres considérable. Pour cette raison, il est important d'interdire tout entreposage de matériel et tout accès dans des gaines qui n'ont pas été aménagées spécialement à cet effet par une société spécialisée. Tout placard aménagé en armoire doit être entièrement étanche par rapport au reste de la gaine. La finition telle que la pose des joints est très importante. La majorité des armoires inspectées ne possède aucune finition, voir photos F31-32-33. Avant toute réutilisation des armoires-placards, la salubrité de ces lieux (absence de poussières contenant des fibres d'amiante) doit être démontrée par voie microscopique (frottis sur bande adhésive de carbone).
Le fait d'ouvrir ces portes met directement l'intervenant en contact avec le flocage et indirectement le personnel occupant la section concernée. Afin de limiter la propagation des fibres, il est indispensable de prendre des précautions adaptées aux circonstances lors de toute intervention à l'intérieur d'une gaine.
Dans les deux premiers cadres figurent les informations administratives concernant la section visitée.
Nous avons choisi le système suivant de localisation: E1-12-13 qui signifie la section située au premier étage entre les rotondes 12 et 13.
Si l'on veut désigner une demie section, elle sera mentionnée de la manière suivante: E1-12 13 qui désigne la demie section côte rotonde 12 (chiffre souligné).
Le deuxième cadre reprend les renseignements suivants tels que:
i) Zone faux-plafonds: qualité d'écran
On entend par écran total tout faux-plafond offrant le meilleur degré d'imperméabilité aux fibres observé sur Jussieu. Cela signifie que la finition est présente (joints hermétique sur les raccords, colmatage des jours à hauteur des tuyaux, pose d'une bavette) et qu'un des éléments suivants du faux-plafond est présent:
Dans cette rubrique sont reprises les observations sur les finitions des faux-plafonds.
L'écran partiel désigne tout faux-plafond qui offre une imperméabilité moins stricte. La finition est soit présente mais non finie soit absente. Les éléments du faux-plafond appartiennent au groupe ci-dessous:
L'écran inexistant désigne un faux-plafond d'origine qui ne possède aucun film protecteur ou un faux-plafond repris sous la rubrique écran partiel dont les éléments sont détériorés ou manquants. La finition est inexistante.
Les différentes catégories d'écrans sont mentionnées par le pourcentage par rapport à la surface totale de la section.
ii) Zone faux-plafonds: finition
Du côté de la fenêtre, se trouve une ouverture entre le plafond et le faux-plafond qui se distingue nettement de l'extérieur, voir photos F12 et F13. Lorsque les vitres sont descendues, l'air extérieur s'engouffre dans cette cavité et engendre des courants d'air qui dégradent la matrice du flocage et induisent des émissions de fibres.
Pour endiguer cette source de contamination, il a été placé des bavettes qui sont des éléments métalliques couvrant toute la surface ouverte, voir photo F14. Le système peut être amélioré par une finition calfeutrage des petits interstices, pose d'un joint,...
La présence de cette bavette est signalée systématiquement sur les fiches.
Il en est de même pour les joints périphériques des faux-plafonds.
iii) Gaines techniques
Trois paramètres ont été envisagés pour les gaines techniques, à savoir la présence ou l'absence d'un enrobage sur les poutres, une estimation de l'efficacité du système de fermeture des portes des gaines techniques (détérioré ou intact, voir photo F29), et la détermination de l'usage réservée des gaines techniques (remises, bibliothèque, autres,..).
[...]
Il est mentionné les locaux qui engendrent des vibrations significatives (moteurs de fortes puissances, ...) pouvant provoquer des détériorations du flocage des poutres du local de la barre inférieur
Pourcentage de locaux visités par rapport au nombre total de locaux de la section.
Cette rubrique est une partie ouverte où les remarques propres au service sont reprises.
- Matériel ne pouvant être déménagé:
Dans le cadre d'un enlèvement définitif de l'amiante, il est important d'évaluer les problèmes inhérents au déménagement dont fait partie le matériel qui ne peut pas être déménagé (trop lourd, volumineux, fragile, ...).
Donne une estimation générale du degré de protection de la section . Cet indice est basé sur une échelle de valeur établie pour les inspections des barres.
Échelle du degré de protection vis-à-vis des fibres
risque 1 2 3 4 risque d'exposition -----------------------> d'exposition important limité
Degré de protection 1:
Désigne une section où il a été observé dans les gaines techniques que le flocage est à nu et où la présence du faux-plafond d'origine (type ajouré) est majoritaire. Ce faux-plafond ne présente aucune qualité d'écran vis-à-vis des fibres de dimensions microscopiques. Le risque d'exposition est très important.
Degré de protection 2:
Désigne une section ou il a été observé dans les gaines techniques que le flocage est à nu et où la présence d'un faux-plafond du type écran partiel ou total est majoritaire. Ce type de faux- plafond offre une certaine qualité vis-à-vis des fibres de dimensions microscopiques, mais le risque d'exposition est toujours important.
Degré de protection 3:
Désigne une section où il a été observé un enrobage d'une partie substantielle des flocages. Dans une majorité des cas, cet enrobage concerne uniquement les flocages situés dans les gaines techniques et le reste du couloir.
Cette catégorie regroupe les sections qui offrent les meilleurs protections contre l'amiante rencontrées sur le site de Jussieu. Néanmoins, des travaux légers de finition peuvent encore augmenter le degré de sécurité. L'exposition aux fibres d'amiante n'est toujours pas à exclure vu le fait que la source primaire est toujours présente (et que les enrobages peuvent se dégrader). En plus, la présence d'une contamination historique (sous forme de source secondaire pouvant mener à une exposition réelle) est probable.
Des travaux de finition et une campagne de dépoussièrement peuvent augmenter le niveau de sécurité.
Degré de protection 4:
Désigne une section ou il est observé un traitement durable intégral (enrobage ou enlèvement complets).
Cette catégorie n'a pas été rencontrée à Jussieu.
_____________________________________________________________________________ | | | E I -12-13 | | | |_____________________________________________________________________________| _____________________________________________________________________________ | | | Référence de la section: | | | | - Nom du Service : | | - Université : (Paris VI) (Paris VII) | | - Interlocuteur : | | - Téléphone : | | - Date de visite : | | - Visite effectuée par : (bureau) (collaborateur) | |_____________________________________________________________________________| État des lieux actuel: 1. Faux-plafonds: qualité d'écran - écran total : % - écran partiel : % - écran existant : % Faux-plafonds: finition - bavettes présentes ou absentes ou autres - joints hermétiques présents ou absents ou autres 2. Gaines techniques - poutres et poteaux présentes ou absentes ou autres - système de fermeture de la porte détérioré ou intacte ou autres - usage débarras ou condamné ou autres Fonction des locaux classes ( %), bureaux ( %), labo ( %), autres ( %) Niveau des vibrations Pourcentage de locaux visités % Remarques particulières Autres locaux qui appartiennent au département: - rez-de-chaussée - caves - étages Conclusion: degré de protection 1 2 3
En général, les poutres métalliques sont recouvertes d'un flocage d'amiante qui est dans un état de dégradation avancée.
Suite à des interventions par divers travaux (pose de câblages etc.) des morceaux de flocage se sont détachés.
Les faux-plafonds sont de 4 types:
Dans la plupart des cas, ces faux-plafonds sont dans un très mauvais état:
Les relevés détaillés sont représentes sur le plan ci-après (absent, page 25 du rapport original) et dans la documentation photographique.
Les cas les plus extrêmes se trouvent aux endroits suivants:
________________ |Rotonde | Niveau| |________|_______| | | | | 14 | 1 à 5 | | 53 | 1 à 5 | | 56 | 5 | |________|_______|
En résumé: presque tous les faux-plafonds des couloirs des rotondes se trouvent dans un très mauvais état et ne présentent pas d'écran de protection vis à vis de l'émission de poussières d'amiante.
Un joint de dilatation se trouve dans le sol (plancher en béton) de certaines rotondes . En cas d'absence de joint élastique en bon état, par exemple au niveau I de la rotonde 13, une ouverture permet le passage des poussières d'un étage à l'autre.
Les nez de marches des rotondes sont du type FERODO à base d'amiante. Il s'agit d'un produit ou l'amiante est fortement aggloméré (comme dans les garnitures de freins).
La dalle en béton du plancher haut du rez-de-chaussée/niveau Quai St. Bernard présente trois aspects:
D'après les informations données par les services techniques et certains usagers, le crépi, appliqué sur un support de grillage métallique du type NERGALTO et fixé par chevilles au plafond, a été exécuté dans les années 78/79 pour encapsuler le flocage d'amiante.
Ce crépi montre en principe une bonne adhérence et couvre d'une façon quasi-étanche le flocage d'amiante.
Il y a cependant des cas de détérioration:
Ces dégradations ont en général comme cause des infiltrations d'eau par l'étage supérieur (niveau dalle de Jussieu ).
Dans certains locaux il existe des faux-plafonds de différents types. Ceci est le cas des W.C., des bibliothèques, de l'imprimerie et des classes de cours.
Les zones de présence du crépi sont présentées sur le plan ci-après (absent, cf. page 27 du rapport original).
Compte tenu des difficultés d'accès à certains locaux il y a probablement des imprécisions dans les marquages. Des corrections seront donc à apporter lors d'études ultérieures.
Il n'a notamment pas pu être vérifié si un crépi se trouve au-dessus des dallettes de faux- plafond de la bibliothèque de Maths.
En ce qui concerne les sous-faces des gradins des amphithéâtres, un crépi se trouve seulement dans la première partie haute avec (local technique) sauf dans les petits locaux latéraux.
Il y a également incertitude en ce qui concerne le flocage ou l'enduit au plafond et aux murs du local extracteur d'air pour parkings dans l'axe 3, côté Jussieu.
Résumé:
Le crépi est généralement en bon état et ne présente dans l'immédiat pas de danger d'émission de fibres d'amiante.
Le cas du local BIUS près de la rotonde 46 nécessite cependant une intervention urgente.
L'inspection visuelle des locaux rend compte de la situation en "état statique" des bâtiments. Cependant, les constats des visites indiquent déjà que peu de locaux présentent un écran efficace contre la dissémination de fibres d'amiante dans l'air (faux-plafonds imparfaitement étanches, traitements incomplets des niveaux, sources de pollution secondaire...).
Une évaluation des risques peut être menée soit selon des critères quantitatifs d'exposition aux poussières d'amiante (concentration en fibres dans l'air ambiant)soit selon le seul examen qualitatif des locaux (définition du degré d'urgence estimé à partir d'une check-list, comme pratiqué en Suisse ou en Allemagne).
La seconde approche n'est pas encore retenue en France. Elle conduirait dans ces pays à une prise de décision rapide de traitement des flocages de Jussieu. Pour la première approche utilisée jusqu'à maintenant en France conformément à la circulaire du 15/09/94, les campagnes de mesures de la pollution indiquent déjà sur plusieurs sites un dépassement du seuil d'action de 25 fibres par litre d'air. Par ailleurs, cette évaluation incomplète du risque ne prend pas en compte les paramètres liés à l'exploitation des locaux et à l'état de dégradation des flocages qui conduisent à des pics de pollution non appréciés par les contrôles d'air de longue durée. Pour ces raisons, les constats établis par les visites détaillées doivent être complétés par diverses autres réflexions, non limitées à la qualité de l'air en conditions dites "normales" d'occupation des locaux.
Les nombreux contrôles à Jussieu montrent une contamination significative de l'atmosphère, même si le dépassement du seuil d'action de 25 fibres par litre est rare en conditions "normales" d'occupation. Cependant, les interventions techniques dans les placards des couloirs et dans les faux-plafonds sont à l'origine de pics de pollution temporaire. Le personnel de maintenance et d'entretien est le premier concerné. Les analyses effectuées suivant la circulaire du 15/09/94 masquent ces épisodes de pollution aiguë inévitables étant donne l'accessibilité des flocages dans les zones d'intervention.
Les flocages à nu non traites présentent une consistance propice au détachement de fibres et flocons fibreux, par vieillissement naturel ou suite à des agressions sur le matériau. Des exemples frappants sont fournis par des dégradations régulières des flocages par des pigeons dans les rotondes ou lors des accès (ou même utilisation) aux placards techniques de couloirs. Des résidus sont alors déposés au sol puis soumis au réenvol, participant à des expositions importantes locales. Or, un nettoyage minutieux régulier suivant des procédures adaptées est difficilement envisageable pour l'ensemble du Campus. De même, la condamnation des placards en totalité est illusoire: la vigilance s'estompe et disparaît avec le temps. Ce n'est que par des actions de protection directe appliquée sur les flocages que ces situations seront résolues.
Le démontage des faux-plafonds où les poussières se sont accumulées expose à la fois les intervenants et les occupants habituels. Ces démontages sont indispensables dès lors que le plenum est utilisé pour la câblerie électrique et informatique. En outre, des besoins ponctuels d'ouverture de faux-plafonds existent dans des laboratoires et de manière générale pour des aménagements lorsque la hauteur sous faux-plafond est insuffisante.
L'étanchéité au niveau du faux-plafond lui-même ne résout pas ce problème. Chaque intervention exige alors des procédures de protection du personnel et de prévention de dissémination des fibres. outre des nettoyages préalables des surfaces contaminées.
A ce titre, le traitement partiel des niveaux (seule protection du flocage des couloirs par exemple)laisse subsister aussi un risque général de dispersion des poussières d'amiante, même si les plafonds des salles sont moins fréquemment ouverts.
Tout chantier de réaménagement de locaux touchera le flocage. Dans le plan de prévention, chaque phase d'exécution est touchée. Les procédures et les coûts s'en trouvent alourdis. Il en est pour exemple la nécessité d'enrobage de l'amiante dans des gaines de la tour centrale durant l'été 1995 lors des travaux pour mise en conformité sécurité de l'IGH. On peut aussi noter les niveaux importants de pollution provoqués par des passages de câbles dans les rotondes ou les dégradations des flocages lors de l'abattage d'un mur. L'accent mis sur les travaux en confinement lors d'interventions spécifiques sur le flocage est insuffisant. Par suite, tout chantier sur une zone floquée devrait être traité en chantier amiante (bien sûr suivant des procédures plus ou moins lourdes). Cette contrainte renforce l'intérêt d'un traitement total des flocages, en allégeant ainsi les procédures ultérieures de travail.
Sur un site tel que Jussieu, le respect de ces règles est difficile à contrôler. Le Campus est un milieu en constante évolution; des aménagements légers peuvent être réalisés à l'initiative des unités, au détriment d'une cohérence pour la sécurité. Ceci existe pour des modifications électriques mais peut aussi concerner des éléments de structure. Seul un programme global à l'échelle du Campus permettrait d'effacer des anomalies productrices de pollution.
Concernant les prescriptions aux entreprises, elles touchent tous les corps de métier. Or, autant il est simple d'interdire toute modification sur l'enrobage d'un flocage, autant l'appréciation des risques laissée à l'initiative de chaque entreprise en présence d'amiante non traité est inacceptable. Encore une fois, ce point ne peut être résolu que par une solution définitive de protection ou d'élimination des sources de poussières.
Dans beaucoup d'autres contextes, la présence du flocage et son état seraient suffisants pour déclencher des travaux correctifs et pour imposer d'urgence des mesures conservatoires strictes. A cette situation relevant déjà d'actions urgentes s'ajoutent des conditions propres au site qui orientent vers un traitement intégral des flocages: pollution d'ambiance notable risques d'expositions élevées lors de travaux de maintenance, besoin de dépoussiérage global difficulté d'appliquer les consignes de prévention et les prescriptions techniques, contraintes permanentes pour tous travaux, dispersion des initiatives et absence de suivi dans le temps.
Des solutions d'attente envisageables par exemple pour un immeuble de bureaux de taille réduite seraient difficilement applicables à l'échelle de Jussieu, en dehors du fait que ce site ressort comme un cas prioritaire à traiter parmi les bâtiments publics floqués en France.
Les inspections visuelles approfondies font l'objet d'une fiche par section donnée en Annexe 3 et d'un tableau de synthèse figurant ci-après.
Pour chaque section (étage de barres), le degré de protection défini au § 5 est indiqué par une note de l à 4 (1 étant la plus mauvaise situation, 4 correspondant à une situation satisfaisante inexistante à JUSSIEU).
Pour chaque barre, les notes des différents niveaux ont été données afin d'évaluer l'état global de la barre. Cette somme sera utilisée dans l'étude de faisabilité des travaux (§ 9).
Les notations ne prennent pas directement en compte ni les effets aggravants des interventions ou des activités à proximité des flocages, ni des dépôts de poussières ou de flocons d'amiante en résultant.
En ce qui concerne les rotondes, il a été constaté que presque tous les faux-plafonds des couloirs de celles-ci sont en très mauvais état.
Le crépi couvrant le flocage d'amiante est généralement en bon état et peut être conservé en l'état.
Un cas particulier de dégradation a été repéré près de la rotonde 46 qui nécessite une intervention urgente.
Le flocage des poutres est, dans son ensemble, très dégradé.
Les endroits qui nécessitent une intervention urgente sont:
GRILLE d'ÉVALUATION des FLOCAGES du GRIL Cotation par étage et par barre suivant échelle décrite au § 5.2.2.7 Pour chaque barre, somme des cotations par étage. _____________________________________________________________________________ barre 12-13 12-22 13-14 13-23 14-15 14-24 15-16 15-25 16-26 ----------------------------------------------------------------------------- et. 5 3 3 2 2 2 3 1 2 1 et. 4 1 3 2 2 2 2 1 1 1 et. 3 1 2 1 1 2 1 1 1 3 et. 2 1 1 2 2 3 1 1 1 1 et. 1 3 2 1 1 3 1 3 1 1 total 9 11 8 8 12 8 7 6 7 _____________________________________________________________________________ barre 22-23 22-32 23-24 23-33 24-25 24-34 25-26 26-E 32-33 ----------------------------------------------------------------------------- et. 5 3 1 1 1 1 2 1 1 1 et. 4 3 1 1 3 2 2 2 3 1 et. 3 3 1 1 1 1 1 1 1 1 et. 2 3 1 1 3 1 2 1 2 3 et. 1 1 3 1 2 2 1 1 2 1 total 13 7 5 10 7 8 6 9 7 _____________________________________________________________________________ barre 32-42 33-34 33-43 34-44 E-46 42-43 43-44 43-53 44-45 ----------------------------------------------------------------------------- et. 5 1 3 2 1 2 1 1 1 1 et. 4 1 2 1 2 1 1 1 1 1 et. 3 1 1 1 1 3 1 1 1 1 et. 2 3 3 1 1 3 1 1 1 1 et. 1 1 1 1 3 1 2 1 1 1 total 7 10 6 8 10 6 5 5 5 _____________________________________________________________________________ barre 44-54 45-46 45-55 46-56 53-54 54-55 54-64 55-56 55-65 ----------------------------------------------------------------------------- et. 5 1 3 1 3 1 2 1 1 3 et. 4 3 2 1 2 1 1 3 2 2 et. 3 1 2 1 2 2 1 2 1 3 et. 2 1 2 3 1 1 1 1 3 2 et. 1 1 3 1 2 2 1 3 1 2 total 7 12 7 10 7 6 10 8 12 _____________________ barre 56-66 65-66 --------------------- et. 5 1 3 et. 4 2 1 et. 3 1 1 et. 2 1 3 et. 1 3 3 total 8 11
Il est important pour la sécurité du personnel technique ainsi que celle du personnel travaillant dans la section de respecter les règles élémentaires de sécurité et d'hygiène.
Les interventions à l'intérieur des gaines doivent être limitées en nombre et en durée. Cependant, la bonne gestion technique impose certaines interventions. Dans le cadre d'une stratégie de sécurité, on peut distinguer 2 catégories d'interventions de la part du personnel technique:
i) Intervention minimale:
ii) Intervention substantielle
Remarques:
Il est important que le personnel impliqué reçoive une information sur l'amiante et que des équipements fiables lui soient mis à disposition pour le protéger.
Il doit être interdit au personnel de la section, lors des interventions, de circuler dans le voisinage de la zone de travail.
Dans le choix des mesures à entreprendre il existe 2 possibilités pour éliminer le risque d'émission de poussière d'amiante dans l'air:
- enlèvement du flocage
Le flocage pourrait être maintenu en place à condition de:
Ces deux procédés présentent notamment les inconvénients suivants:
On règle le problème "amiante" une fois pour toute, y compris dans le cas d'une démolition du bâtiment dans le futur
Il faut cependant noter que le coût immédiat est plus élevé et qu'il faut refaire la protection feu.
Il faut également prendre en considération l'impossibilité d'évacuation immédiate et totale des bâtiments concernés donc la nécessité d'une exécution en plusieurs phases suivant le degré d'urgence;
Quelle que soit la solution adoptée il faut assurer rapidement le dépoussiérage des parties accessibles comme les faux-placards et les objets déposés.
Les techniques de traitement de l'amiante en place dans le bâtiment en vue d'éliminer le risque d'émission de poussières inhalables sont bien connues et appliquées de nombreuses fois et ceci depuis quelques années déjà.
S'il existe à l'étranger une littérature abondante on trouve cependant en France quelques ouvrages et publications sur le sujet et notamment:
Nous nous limitons dans le cadre de cette étude à ne donner que les grandes lignes, les détails de la technique à respecter pour les travaux spécifiques de l'Université de Jussieu devant être donnés dans le cadre d'un cahier de charges à établir par le futur Maître d'oeuvre.
Lors des études détaillées et des travaux, il faudra traiter en détail les thèmes suivants:
Compte tenu de la situation actuelle d'empoussièrement de certains locaux et des risques de provoquer de nouvelles libérations de fibres d'amiante il est indispensable d'assurer:
Les Présidences des Universités et leurs services techniques ont déjà émis des circulaires à ce sujet ( voir les notes du 25 Septembre 1992, Novembre 1992, 1er Mars 1995 et autres, en annexe 6). Une campagne d'affichages a eu lieu (voir affiche: "DANGER AMIANTE" avec triangle Jaune).
Ces documents ont pour objet d'informer sur la protection des personnes exposées à la pollution par l'amiante:
Il a été mis en place en Novembre 1994 un comité inter établissement P6/P7/IPGP ayant pour mission l'évaluation et le suivi des actions relatives à l'amiante (Voir circulaire du 2 Novembre 1994 des Présidents des trois établissements)
Il est cependant nécessaire de compléter ces mesures par des actions complémentaires suivantes:
Le groupe A, fréquemment confronté avec le thème "amiante", aussi bien par des questions venant d'interlocuteurs divers (membres du personnel de l'Université, enseignants, étudiants, membres des Entreprises exécutant des travaux, etc.) que par des tâches leurs incombant (organisation et surveillance des travaux d'électricité, de plomberie, de peinture, etc. et même des travaux de décontamination d'amiante), il doit avoir une connaissance approfondie du comportement vis-à-vis des risques par l'amiante.
C'est ainsi que ce groupe doit être en possession d'une assez vaste documentation:
- la réglementation
Il doit être en possession ou avoir accès facile à un certain outillage:
Il doit suivre une formation qui traite avec une profondeur suffisante les thèmes suivants:
Il est souhaitable que ce personnel participe à des visites et exercices sur place dans des locaux présentant un risque accru.
Durée proposée: deux journées
Nombre de participants maximum: 10
Le Groupe B, composé d'un personnel ouvrier suivra une formation plus restreinte.
- utilisation des équipements de protection respiratoire (masque simple),
Durée proposée: une journée
Nombre maximum de participants: 15
Le Groupe C, ne reçoit que des instructions écrites par notice et en langage simple par l'intermédiaire de leur entreprise.
La diffusion de ces instructions est à assurer par les services techniques de l'Université (voir par exemple le circulaire du 25 Septembre 1992).
Si l'ensemble des compétences sont réunies sur le Campus Jussieu pour traiter les problèmes liés à la sécurité et à l'exécution technique de traitement des flocages, une centralisation de l'information, de la programmation et du suivi des travaux apparaît indispensable. Ce rôle serait confié à un chargé de mission placé sous l'autorité directe et conjointe des différentes entités administratives du Campus. Sous son animation, le Service Central Amiante rassemblerait les correspondants Techniques et Sécurité de chacune de ces entités.
Parmi les tâches de coordination et d'harmonisation des actions, on retiendra:
A ce titre, le service central Amiante intervient comme Maître d'Ouvrage Délégué unique pour l'ensemble du site
Pour certaines tâches de cette liste non limitative, le Service Central Amiante s'appuiera bien sûr également sur des consultants extérieurs.
Par contre, il nous paraît essentiel qu'il désigne le plus rapidement possible un Maître d'Oeuvre unique, garant technique et réglementaire de l'opération.
L'instruction de l'empoussièrement par l'amiante dans les locaux de Jussieu en conditions normales d'occupation est suffisante et ne peut servir de base pour définir des priorités de traitement, sauf situations manifestes de pollution aiguë (incidents, travaux d'urgence pouvant être à l'origine d'une contamination). Les visites des barres et de la tour centrale ont montré en effet que les traitements devraient porter sur des ensembles de niveaux (barre entière)plutôt que sur des zones disséminées.
Cependant, la surveillance de l'exposition aux fibres d'amiante est à retenir:
Compte tenu de l'importance du projet, des équipements de prélèvements devront être disponibles en permanence, sous la responsabilité du Service Central Amiante qui définira des objectifs cohérents de surveillance pour l'ensemble du site.
Compte tenu de tout ce qui précède, le groupement SETEC Bâtiment, BRGM, EUROTEC, FIBRECOUNT préconise une opération globale, massive et rapide d'enlèvement de l'amiante sur l'ensemble du Campus.
Une organisation possible de ces travaux, la planification et l'ordonnancement des tâches sont proposés dans le chapitre suivant.
Le but du présent chapitre est d'expliciter la demarche par laquelle nous avons déterminé:
Ce chapitre faisant partie de l'étude de définition, il revêt un caractère général. Tous les éléments qui le constituent devront donc être affinés et détaillés dans les phases ultérieures de l'étude par le futur Maître d'Oeuvre.
i) Les travaux planifiés sont ceux relatifs au traitement de l'amiante. Ils comprennent donc les quatre tâches élémentaires suivantes:
ii) On considère que le site est libéré:
Les opérations de déménagement des occupants ne sont donc pas planifiées dans le présent document.
Il est bien entendu possible que certains équipements lourds (dans les laboratoires, par exemple) soient maintenus en place et protégés lors des travaux. De plus, il pourra être envisagé, dans certains services particuliers pour lesquels l'activité ne peut être ni déménagée ni interrompue, des "opérations-tiroirs" assurant la continuité des activités de ce service en phase travaux. Les augmentations de délais consécutives à ces cas particuliers ne sont pas ici prises en compte.
NOTA: le déménagement des occupants et le maintien en place de certains matériels pendant les travaux doivent prendre en considération les obligations propres à chaque service. C'est pourquoi le détail de ces deux points devra être étudié en étroite coordination avec les intéressés. Cela ne fait pas partie te la présente étude,mais étant donné la lourdeur et la complexité de cette tâche, nous ne pouvons que conseiller au Maître d'Ouvrage de la programmer très rapidement.
iii) Après intervention de l'entrepreneur, les locaux sont mis à la disposition d'un autre entrepreneur chargé des travaux de mise en conformité des lieux vis à vis de la sécurité incendie (encloisonnement des escaliers, travaux de courants faibles, etc...)
NOTA: Cette hypothèse pourra être revue dans les phases ultérieures des études. En effet, il peut s'avérer intéressant de mener, en parallèle à l'enlèvement de l'amiante, un chantier relatif à l'encloisonnement des escaliers des rotondes. Il convient toutefois de noter que le fait de mener ces deux chantiers en parallèle ne changera pas l'ordre de grandeur du délai de travaux auquel aboutit la présente étude.
i) Pour les barres
La section correspond à un niveau d'une barre.
La durée de chaque tâche élémentaire, effectuée par une équipe est la suivante:
- Tâche 1 - Travaux de préparation des lieux : 2 semaines par section - Tâche 2 - Enlèvement de l'amiante : 4 semaines par section - Tâche 3 - Reconstitution de la protection coupe-feu: 2 semaines par section - Tache 4 - Travaux de finition : 2 semaines par section
ii) Pour la tour
La durée de chaque tâche élémentaire, effectuée par une équipe est la suivante:
- Tâche 1 - Travaux de préparation des lieux : 2 semaines par niveau - Tâche 2 - Enlèvement de l'amiante : 4 semaines par niveau - Tâche 3 - Reconstitution de la protection coupe-feu: 2 semaines par niveau - Tâche 4 - Travaux de finition : 2 semaines par niveau
NOTA: Ces durées, et notamment celle relative à l'enlèvement de l'amiante, peuvent être réduites (ou allongées) suivant la taille des équipes et les endroits d'intervention. Celles-ci indiquées ci-dessus sont plutôt des moyennes globales.
i) Chemin critique.
Nous avons considéré que, de par sa spécificité, la tâche 2 - enlèvement de l'amiante constitue le chemin critique. De ce fait, c'est elle qui rythme le planning des travaux.
A ce stade de l'étude, nous pensons raisonnable d'avoir sur le site, 11 équipes en permanence organisées de la façon suivante:
ii) Autres tâches du chantier principal
Les autres tâches s'organisent donc autour de cette tâche 2.
iii) Mesures provisoires.
Étant donné que l'organisation des travaux telle que décrite ci-dessus ne permettra pas de traiter immédiatement toutes les barres où un degré d'urgence a été mis en évidence par l'étude, des mesures provisoires (amélioration de l'écran) devront être mises en oeuvre dans certaines barres.
Ces travaux feront l'objet d'un chantier à part, mené en parallèle au chantier principal. Étant donné la simplicité de la mise en oeuvre des mesures provisoires proposées, il est envisageable d'exécuter ces travaux sans occasionner de gêne notable dans les locaux qui pourront donc rester occupés (travaux à exécuter en dehors de heures de travail usuelles: nuit ou week-end).
i) La durée des travaux pour une section est estimée à: 10 semaines.
ii) L'enclenchement des différents travaux figure au planning 1 (cf. Annexe 0).
i) La durée des travaux pour une barre est estimée à: 17 semaines.
ii) L'enclenchement des différents travaux figure au planning 2 (cf. Annexe 0). Deux équipes travailleront en parallèle dans chaque barre.
i) La durée des travaux pour la tour est estimée a: 140 semaines, soit environ 32 mois.
ii) L'enclenchement des différents travaux est similaire à celui figurant au planning 2 (cf. Annexe 0). Les 27 niveaux de la tour seront traités les uns après les autres.
Par ailleurs, nous nous permettons de rappeler que, selon les hypothèses explicitées ci-avant, chaque niveau doit être entièrement libéré au début des travaux.
i) La durée totale des travaux est estimée à: 37 mois.
ii) L'enclenchement des différents travaux figure au planning 3 (cf. Annexe 0).
Plusieurs chantiers seront menés en parallèle:
En ce qui concerne les barres, le chantier se déroulera en 12 phases (cf Annexe 0). Pendant chacune de ces phases, 3 barres seront traitées en parallèle.
i) A ce stade de l'étude, nous proposons de commencer les travaux par les barres qui présentent le degré d'urgence le plus élevé.
ii) La présente étude indique, pour chacune des barres, le degré de protection actuel des barres codifié par une nombre dont la valeur varie de 5 à 13 (cf § 7.1).
iii) Pour l'organisation et la planification des travaux, nous avons regroupe les barres en cinq ensembles:
Le croquis 1 (cf Annexe 0) illustre de façon synoptique ces ensembles.
NOTA: Il est bien évident que lors d'une étude détaillée qui sera réalisée par la Maîtrise d'Oeuvre, les périodes d'été pourront être étudiées spécialement pour une utilisation maximum des locaux inoccupés.
A ce stade des études, il est prématuré d'étudier le cas de chacune des rotondes. Nous avons seulement pris en considération le cas des rotondes 14 et 56 dont l'état actuel implique des travaux d'urgence.
Il convient toutefois de noter que l'intervention dans les rotondes devra être étudiée très minutieusement étant donné qu'elles abritent les escaliers de secours des barres. Des discussions devront donc être menées avec les services de sécurité et les Pompiers de Paris pour savoir dans quelle mesure la neutralisation d'un étage de rotonde pendant les travaux est acceptable vis à vis de la sécurité des personnes.
Des mesures devront donc être mises en oeuvre pour assurer la sécurité des personnes pendant les travaux. Parmi ces mesures, nous pouvons citer:
Dans un site tel que JUSSlEU, la complexité de l'organisation spatiale des travaux réside dans le maintien de la fonctionnalité du site. En effet, il n'est pas concevable de planifier des travaux qui perturberait de manière importante la vie de tous les services présents sur le site.
Cependant, il est prématuré d'intégrer, dès ce stade des études, les contraintes propres à chacun des services du site. Cela relève d'une étude indépendante à part entière.
Aussi, le phasage proposé au paragraphe 3.3.2 ci-après ne prend pas en compte ces impératifs liés à l'exploitation du site.
Cependant, de façon à concrétiser les conséquences qu'auront les travaux sur les services, nous avons étudié 2 cas dans le détail (cf. paragraphe 9.4 ci-après):
A ce stade des études, I'organisation des travaux peut être envisagée de multiples façons.
Les croquis 2 à 13 ci-après illustrent une façon d'organiser les travaux cohérente avec le planning global des travaux (planning 3) en donnant une cartographie des travaux aux différentes phases.
Étant donné le faible volume des travaux à réaliser au rez-de-chaussée, ceux-ci ne présenteront pas de difficultés particulières de programmation. Notre étude détaillée porte donc sur la barre
i) Les barres composant l'Institut Monod sont de degrés de protection 5 et 6.
ii) Le phasage proposé ci-dessus indique que ces barres seront traitées de la façon suivante:
- barre 43/44 : tranche 1 (mois 1 à 4 inclus), - demie barre 43/53 : tranche 1 (mois 1 à 4 inclus), - barre 42/43-niveau 5 : tranche 2 (mois 4 à 7 inclus), - demie barre 33/43 : tranche 2 (mois 4 à 7 inclus).
L'Institut Jacques Monod sera donc traité par parties, ce qui permettra de maintenir au moins une activité partielle sur place.
iii) Par ailleurs, l'Institut Jacques Monod ayant signale la présence de deux microscopes électroniques aux niveaux 1 et 4 de la barre 43-44, nous tenons à préciser qu'il sera tout à fait possible de maintenir un de ces deux microscopes en fonctionnement: en effet, comme indiqué au planning 2, les niveaux 1 et 4 ne seront pas traités en même temps. Pour ce cas précis, la libération de la barre demandée à l'exception des locaux nécessaires au bon fonctionnement des microscopes électroniques qui seront neutralisés à tour de rôle.
i) Les barres composant l'Institut de Physique du Globe de Paris sont de degrés de protection 7 à 12.
ii) Le phasage propose ci-dessus indique que ces barres seront traitées de la façon suivante:
- barre 16/26-niveau 3 : tranche 4 (mois 10 à 13 inclus), - barre 24/25-niveaux 1/2/4 : tranche 5 (mois 13 à 16 inclus), - barre 54/64-niveau 1 : tranche 6 (mois 16 à 19 inclus), - barre 53/54-niveau 5 : tranche 6 (mois 16 à 19 inclus), - barre 14/24-niveaux 1/2/3/4 : tranche 7 (mois 19 à 22 inclus), - barre 14/15-niveaux 1/3 : tranche 9 (mois 25 à 28 inclus).
L'Institut de Physique du Globe de Paris sera donc traité par parties, ce qui permettra de maintenir au moins une activité partielle sur place.
Une première estimation de coût des travaux et des mesures d'accompagnement est donnée ci-après:
Montant H.T. i) Mesures provisoires d'urgence 5 MF ii) Déménagements 10 MF iii) Préparations- installations de chantier divers 5 MF (dépose faux-plafond, mesures conservatoires, ) iv) Désamiantage 220 MF v) Reconstitution de la protection contre l'incendie 55 MF vi) Travaux de finition (faux-plafond, luminaires) 75 MF viii) Location locaux provisoires pendant les travaux 115 MF TOTAL HT 485 MF
Afin de tenir compte des honoraires de Maîtrise d'oeuvre, du Pilote, du Bureau de Contrôle et des assistants au Maître d'Ouvrage, ainsi que de la TVA, les montants H.T. ci-dessus sont à multiplier par un facteur qui s'élève à 1,50 pour les travaux et à 1,25 pour les autres. Le montant TTC de l'opération s'élèverait donc à environ:
Total TTC: 700 MF
Les bâtiments gril et tour de l'Université de Paris-Jussieu présentent partout des flocages d'amiante, très dégrades et un empoussièrement des locaux.
Des efforts individuels et dispersés de la lutte contre l'empoussièrement par les fibres d'amiante des locaux intensément utilisés ont été constatés.
C'est ainsi qu'on peut y voir presque tout type de protection contre la propagation des poussières d'amiante:
Mais tous ces efforts n'ont pas conduit à éliminer le risque engendré par le flocage d'amiante.
Après avoir visité de manière détaillée la presque totalité des bâtiments principaux de la Faculté des Sciences de Paris-Jussieu (Gril et Tour):
Nous recommandons ce qui suit:
Ces travaux doivent être précédés de l'établissement d'un cahier de charges détaillé à rédiger par un maître d'oeuvre qualifié.
Nous préconisons la désignation d'un Maître d'Oeuvre unique capable de mener une réflexion d'ensemble en ayant une vue globale. Ceci est particulièrement important pour la planification et l'ordonnancement des travaux.
Les travaux pourront se dérouler en plusieurs phases suivant les degrés d'urgence fixé pour chaque secteur du bâtiment comme indiqué au chapitre 9.
En ce qui concerne la technique à utiliser, nous préconisons de procéder à l'enlèvement complet de l'amiante.
Vu l'impossibilité d'évacuer rapidement la totalité des institutions universitaires concernées, il est nécessaire de procéder rapidement à certains travaux préalables comme le dépoussiérage ou encapsulage des zones fortement contaminées ne pouvant pas être traitées définitivement dans l'immédiat.
Il convient ensuite de procéder par plusieurs phases très rapprochées dans le temps à l'enlèvement complet de l'amiante.
Il est également important que la Maîtrise d'Ouvrage se dote, en plus d'un Maître d'Oeuvre unique:
Bac de Element de faux-plafond, appliqué depuis la fin des années 1980 rétention dans certains couloirs et locaux du complexe Jussieu, constitué d'une partie métallique (ajourée) et un feutre noir offrant une certaine protection contre la poussière. Barre L'ensemble de 5 étages entre 2 rotondes; ex. La barre 44-45 = les 5 étages situés entre les rotondes 44 et 45. Les barres qui débutent aux rotondes 46 et 26 dans la direction de l'entrée principale. Écran Forme de barrière entre les zones de circulation humaine (couloir, locaux) et le flocage, sous forme de faux-plafond ou d'enrobage: écran total, écran partiel, écran inexistant. Encoffrement Forme de protection rigide (ex. plaques métalliques, plaques en plâtre) autour d'un flocage. Enrobage Forme de protection autour d'un flocage, flexible lors de l'application, relativement rigide dans son état final. Étage Un des 5 niveaux du Gril, du +l au +5. flocage La protection ignifuge projetée sur la structure en acier, dans le cas du campus Jussieu à base d'amiante et d'un liant non-déterminé. flocage à nu Flocage dans son état d'origine, c'est-à-dire sans fixation de sa surface, sans enrobage, encapsulage, imprégnation, encoffrement, etc ... Les structures fibreuses sont en contact directe avec l'atmosphère (soit l'atmosphère ambiant des locaux, soit l'atmosphère au-dessus du faux-plafond ou dans les gaines techniques). Gril (ou Grille) L'ensemble des barres et des rotondes. Masque P3 Masque (demi-masque ou masque facial complet) offrant le plus haut degré de filtration vis-à-vis des particules de poussière. Le niveau de filtration P3 est de rigueur pour toute personne manipulant des produits friables à base d'amiante ou exécutant des travaux techniques dans la proximité immédiate de ce genre de produits. Poutre Une partie horizontale ou verticale de la structure en acier. Rotonde La partie entre 2, 3 ou 4 barres, ou se situent les escaliers et les ascenseurs ainsi que les gaines pour fluides, électricité ... Le campus Jussieu compte 24 rotondes. Section La partie entre 2 rotondes, sur un étage donné, constituée d'un couloir et de locaux des deux côtes de ce couloir (sauf dans le cas des bibliothèques, qui présentent une structure ouverte, c'est-à-dire sans la même division en couloir et locaux). Service Unité fonctionnelle au sein d'une des Universités Paris VI et Paris VII. Une section peut être occupée par plusieurs services. Un service peut occuper des locaux dans plusieurs sections. Source: - Primaire Un produit où l'amiante a été incorporé lors du processus de fabrication, dans son application d'origine (ex. Jussieu: les flocages ignifuges sur la structure en acier). - Secondaire Une concentration de fibres ou de flocons d'amiante en provenance d'une source primaire, en état de repos après une phase de suspension dans l'air provoquée par une friction ou une turbulence quelconque. Tour Tour Administrative située sur la cour intérieure.