La déclaration du Président de la République du 14 juillet pouvait laisser espérer une attitude nouvelle donnant enfin une priorité aux impératifs de santé publique dans le dossier de l'amiante à Jussieu. Dans les faits, c'est le contraire qui s'est produit. Cette déclaration a donné le signal pour l'étalage au grand jour de considérations immobilières qui, au plus grand mépris de la santé publique, contribuent déjà depuis 9 mois à retarder les décisions de désamiantage de Jussieu.
Des intérêts personnels, politiques et immobiliers convergent actuellement pour démanteler le campus Jussieu et déménager définitivement au moins une des universités qui s'y trouve. Pourtant le déménagement définitif d'une des universités n'est pas une «solution» au problème du désamiantage de Jussieu mais un «problème» supplémentaire qui retarderait le retrait de l'amiante de plusieurs années. Réalisé dans la précipitation, il constiturait en outre un gâchis scientifique et financier.
Nous entendons nous opposer avec la plus grande fermeté à ce que le désamiantage de Jussieu devienne un simple prétexte pour le démantèlement du plus grand campus scientifique français, et même européen. L'amiante à Jussieu est un problème de santé publique qui doit être traité comme tel.
Dans cette conférence de presse nous présenterons des solutions permettant de retirer l'amiante en moins de 2 ans sans déménagement d'université et sans démantèlement du potentiel de recherche et d'enseignement installé sur le campus. Le fait de mettre en oeuvre ces solutions est uniquement une question de volonté politique: les pouvoirs publics accepteront-ils enfin de traiter le dossier de l'amiante à Jussieu au niveau auquel il se situe, à savoir la santé publique, ou continueront-ils de n'y voir qu'un simple prétexte pour réaliser d'autres opérations, notamment immobilières?